Les invités de La collection

Un nouveau concept dans l'accrochage de la collection

«Les invités de La collection» sont des œuvres appartenant à des privés avec lesquels le MCBA a tissé des liens de confiance et des relations amicales au fil des ans. Les prêts consentis le sont pour une période relativement longue, parfois jusqu’à dix-huit mois. Le but est de créer des rencontres inédites avec les œuvres de la collection du MCBA, un ensemble qui, loin d’être figé comme on l’imagine trop souvent, est en évolution constante. Les «invités» ouvrent des nouvelles perspectives pour son développement futur, désignent des lacunes, suggèrent des associations. Ils permettent de découvrir temporairement, et de manière exceptionnelle, des œuvres rarement exposées, généreusement mises à disposition par leurs propriétaires.

Alberto Giacometti

Grande femme III, 1960
Buste d’homme (Lotar II), vers 1964-1965

Grande femme III, 1960
Bronze
Prêt d’une collection particulière, Suisse

Buste d’homme (Lotar II), vers 1964-1965
Bronze, 60 x 38 x 25 cm
Prêt d’une collection particulière, Suisse

Vues de salle: MCBA, Nora Rupp

Les invités sont ici deux œuvres en bronze capitales, datant de la maturité d’Alberto Giacometti. Le MCBA possède deux dessins de l’artiste, mais pour l’heure aucune sculpture. Ces pièces remarquables sont exposées dans une salle consacrée à la première moitié du XXe siècle, avec notamment une œuvre très importante de son ami Balthus, Le Roi des chats (1935).

Deux têtes matiéristes de Jean Dubuffet engagent un dialogue avec le Buste d’homme (Lotar II) (1964-1965) de Giacometti, un portrait du photographe Eli Lotar, le dernier modèle masculin à poser pour le sculpteur. Sous les doigts du sculpteur, il apparaît tel un sombre magma de matière triturée sur lequel est juchée une petite tête au regard perçant.

Quant à la Grande Femme III (1960), elle fait partie des figures que Giacometti a réalisées quand il travaillait à une commande jamais aboutie pour la Chase Manhattan Bank Plaza de New York. Cette figure féminine incroyablement allongée et rigoureusement frontale, telle une antique et hiératique image de culte, devait d’ailleurs prendre place aux côtés de son célébrissime Homme qui marche!