Collection
Vue d’ensemble

En bref

Le MCBA conserve à ce jour un peu plus de 11'000 œuvres.

La mission de collection du MCBA concerne les arts plastiques en général, et la production d’artistes vaudois ou ayant accompli une partie de leur carrière dans le Canton de Vaud.

La collection, dont l’origine remonte à 1816, est augmentée par des acquisitions, mais aussi grâce à des dons, des achats en co-propriété, des dépôts à long terme de privés, et aussi d’organismes cantonaux et nationaux, parmi lesquels Arts Visuels Vaud, la Confédération suisse et la Fondation Gottfried Keller. Enfin, grâce à la Commission cantonale des activités culturelles qui acquiert des œuvres d’art vaudois contemporain.

Artistes représentés dans la collection

Art ancien et moderne (jusqu’en 1945)

Hier

La collection conserve des œuvres représentatives de l’histoire de l’art dès l’Antiquité, mais sa période d’excellence débute avec la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Au XVIIIe et au XIXe siècle, les artistes vaudois s’exilent à Rome et à Paris pour acquérir une formation académique et trouver un débouché à leur art. Louis Ducros, un des aquarellistes les plus éminents de son temps, s’installe en Italie où ses vues idéales des monuments de l’Antiquité et ses paysages du sud de la Péninsule enthousiasment les touristes du Grand Tour. Avec Jacques Sablet, dit le peintre du soleil, se réalise l’intégration harmonieuse de la figure dans le paysage.

Charles Gleyre incarne la norme académique au sein de la collection. Orientaliste, portraitiste et peintre d’histoire, il trouve sa voie entre romantisme et classicisme. Dès 1843, il enseigne dans son atelier parisien où il accueille les futurs impressionnistes Bazille, Monet, Renoir, Sisley, ainsi que les jeunes espoirs de l’école suisse. Les paysages de Diday, Calame et Corot, les scènes de genre de Léopold Robert, Benjamin Vautier et Albert Anker conduisent à l’œuvre de Félix Vallotton , observateur caustique des intimités bourgeoises. Révolutionnaire parmi les Nabis, Vallotton anticipe les froides audaces du Réalisme magique. Son œuvre de maturité voit s’épanouir les « paysages composés », qui renouent avec le paysage historique de Poussin. Théophile-Alexandre Steinlen fait revivre le souvenir de Delacroix, Daumier et Doré. Par la diffusion de ses affiches et de ses illustrations pour les grands périodiques, par son engagement dans la culture libertaire et pacifiste, il est une figure marquante du cap du XXe siècle.

Avec le legs du Dr Henri-Auguste Widmer, la collection s’enrichit dans les années 1930 d’œuvres essentielles de l’impressionnisme, du symbolisme et du post-impressionnisme. Degas, Renoir, Cézanne, Vuillard, Bonnard, Denis, Rodin et Maillol dialoguent désormais avec les Suisses François Bocion, Eugène Burnand, Ernest Biéler, Louise Breslau, Ferdinand Hodler, Giovanni Giacometti, et Marius Borgeaud. Le cubisme et le futurisme s’incarnent dans les travaux d’Alice Bailly, Gustave Buchet et René Auberjonois.

Les dessins et peintures de deux artistes de la marge, Louis Soutter et Aloïse, accompagnent les ruptures de l’art moderne.

Demain

La politique d’enrichissement en art ancien et moderne entend accentuer le profil spécifique de la collection : voir à Lausanne ce qu’on ne voit pas ailleurs !

La renommée internationale acquise par des artistes tels Vallotton ou Gleyre, au bénéfice de rétrospectives dans des grands musées internationaux (en Europe, au Japon ou aux États-Unis), positionne le MCBA sur la carte muséale. Il s’agit aussi d’acquérir des œuvres pour situer la collection dans son contexte national et international.

Pour les courants, sont ainsi privilégiés l’orientalisme, le naturalisme, le symbolisme, l’art social, les Nabis, le Purisme, le Réalisme magique et le misérabilisme. Ainsi, récemment, tout en poursuivant l’acquisition d’œuvres majeures de Ducros, Sablet et Vallotton, le MCBA a fait l’acquisition pour l’orientalisme d’un paysage égyptien de Jean-Léon Gérôme, élève de Gleyre ; pour le naturalisme, d’un portrait de Charles Giron ; pour le symbolisme, d’œuvres de l’Italien Plinio Nomellini et du Français Lucien Lévy-Dhurmer ; pour compléter son fonds Giovanni Giacometti, il a obtenu le dépôt de dessins d’Alberto Giacometti, fonds qu’il espère développer ; il cherche à acquérir, en lien avec son fonds Soutter, des œuvres de son cousin Le Corbusier, et de Jean Dubuffet.

Félix Vallotton, un artiste phare de la collection

Art contemporain (de 1945 à nos jours)

Hier

Les courants artistiques de l’immédiat après Seconde Guerre mondiale sont représentés dans la collection par un corpus relativement modeste, avec toutefois quelques œuvres majeures de représentants du tachisme, de l’expressionnisme abstrait et de l’art informel (Maria Elena Veira da Silva, Charles Rollier, Rolf Iseli), ainsi que du Nouveau Réalisme (Daniel Spoerri).

Avec l’initiative du Salon international de galeries-pilotes (1963, 1966, 1970), le MCBA s’ouvre véritablement aux principaux courants de l’art contemporain international. Il accueille des galeries du monde entier qui présentent à Lausanne aussi bien l’abstraction géométrique, l’art constructiviste, l’art minimal, l’art conceptuel et l’art cinétique que le Pop Art et le Land Art. À cette occasion, des œuvres de Marcel Broodthaers, Tadeusz Kantor, Lucebert ou encore Michio Yoshihara entrent dans la collection. Dans le cadre des expositions Rencontre avec… qui se succèdent à un rythme soutenu de 1972 à 1982, de nombreuses œuvres d’artistes de la région viennent enrichir le fonds.

Le début des années 1970 voit l’entrée de l’art vidéo au MCBA, avec des œuvres de deux pionniers suisses romands du médium, Jean Otth et Janos Urban, avant que les collections ne s’enrichissent au fil des décennies de vidéos d’artistes confirmés (Bill Viola, Bruce Nauman, Francis Alÿs, Harun Farocki, Silvie Defraoui, Yael Bartana) ou émergents (Emmanuelle Antille, Pauline Boudry, Anne-Julie Raccoursier).

Le retour à la figuration expressive des années 1980 est largement représenté dans les collections où le néo-expressionnisme occupe une place de choix avec des grands noms de l’aire germanophone (Arnulf Rainer, Günther Brus, Martin Disler, Miriam Cahn, Luciano Castelli, Klaudia Schifferle, Silvia Bächli). D’autres artistes du retour à la figuration sont aussi représentés (Jean-Frédéric Schnyder, Leiko Ikemura, Albert Oehlen).

Demain

Parmi les différentes tendances artistiques des années 1990 à nos jours, le MCBA met l’accent sur l’acquisition de pièces majeures d’artistes internationaux avec lesquels il entretient un rapport privilégié de par la programmation des expositions qui leur sont consacrées (Bruce Nauman, Christian Boltanski, Jim Shaw, Sophie Calle, Tom Burr, Alfredo Jaar, Renée Green, Esther Shalev-Gerz, Kader Attia, Nalini Malani), tout en poursuivant son travail de prospection auprès des artistes de la région, que ceux-ci poursuivent une carrière en Suisse ou à l’étranger (Jean-Luc Manz, Alain Huck, Robert Ireland, Fabrice Gygi, Silvie Defraoui, Philippe Decrauzat, Didier Rittener, Denis Savary, Annaïk Lou Pitteloud, Julian Charrière, Sandrine Pelletier, Guillaume Pilet, etc.), et ce avec le soutien de la Commission cantonale des activités culturelles.

Les acquisitions de ces dernières années ont été effectuées dans le but de consolider des corpus existants, notamment pour l’art suisse en général et vaudois en particulier. À titre d’exemple, pour ce qui est de la peinture abstraite, un monochrome monumental d’Olivier Mosset a été acquis en 2015, et des toiles de Claudia Comte, Sylvain Croci-Torti ou encore Philippe Decrauzat ; par ailleurs, dans la veine narrative, une toile de Thomas Huber a rejoint l’important fonds de cet artiste conservé au MCBA, de même que deux toiles majeures de Valérie Favre. Les corpus existants d’artistes comme Alain Huck, Julian Charrière, Silvie Defraoui, Renée Green ou encore Marcel Broodthaers ont été enrichis par des achats. Pour ce qui est de la vidéo, le MCBA a poursuivi la consolidation de son fonds Jean Otth en faisant entrer en 2015 par achat et grâce aux dons consentis par les héritiers une série d’œuvres importantes.

La collection d’art contemporain du MCBA bénéficie actuellement d’un élargissement notable de ses fonds grâce aux dons et aux dépôts consentis récemment (Zao Wou-Ki, Balthus). Par ailleurs, les dons de privés – promis ou déjà réalisés – pour l’ouverture de son nouveau bâtiment renforceront considérablement la représentation de l’art d’après-guerre (expressionnisme abstrait, école de Paris, arte povera, avec des œuvres notamment de Pierre Soulages, Giuseppe Penone, Flavio Paolucci ou encore Mario Merz) et de l’art contemporain international (Rebecca Horn, William Kentridge, Anselm Kiefer).

Une collection en construction

La nouvelle attractivité du MCBA avec l’ouverture des salles consacrées à la collection permanente dans le nouveau Musée sur le site de PLATEFORME 10 incite les privés à donner ou à déposer des œuvres de première importance d’art ancien, moderne et contemporain. La loi sur la dation, entrée en vigueur en 2006 et qui concerne des biens culturels d’importance majeure, est une source d’enrichissement supplémentaire.

Provenances

Recherche de provenances d’œuvres d’art dans le domaine de l’art spolié et résultats (1933-1945)

 

Ce projet de recherche s’inscrit dans l’effort de transparence préconisé par la Conférence de Washington, à laquelle la Confédération suisse a pris part en 1998, qui vise à trouver des solutions justes et équitables applicables aux œuvres d’art confisquées par les nazis.

Au bénéfice d’une subvention de l’Office fédéral de la culture, Berne, et conduit de 2016 à 2018, le projet avait pour but de clarifier et de publier la provenance de toutes les œuvres entrées dans la collection du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne entre 1933 et 1945 et de déterminer, dans la mesure du possible, si certaines d’entre elles auraient pu provenir d’acteurs du marché de l’art (galeries, maisons de ventes aux enchères ou particuliers) soupçonnés d’avoir fait commerce d’œuvres spoliées sous le régime national-socialiste.

La situation lausannoise était caractérisée par l’absence d’un inventaire pour les années 1936-1950. Dans un premier temps, cet inventaire a été reconstitué ex nihilo par l’analyse et le recoupement de sources provenant d’archives internes et externes. Une liste de 1’892 objets a ainsi pu être établie et documentée. Dans un second temps, la provenance de 1’462 objets entrés dans la collection du Musée entre 1933 et 1945, soit la période concernée par le projet de recherche, a été étudiée spécifiquement.

Après un examen approfondi des différentes sources à disposition, il ressort de cette analyse qu’aucune des œuvres acquises sur cette période et encore conservées aujourd’hui par le Musée ne provient de spoliations en l’état actuel de nos connaissances.

Tableau des œuvres examinées (pdf)

Rapport final (pdf)

Publications/livres d'artistes de la collection
Sélection

Guide de la collection

Avec des textes de Bernard Fibicher, Catherine Lepdor, Camille Lévêque‑Claudet, Laurence Schmidlin, Nicole Schweizer et Camille de Alencastro, coédition MCBA, Lausanne / Scheidegger & Spiess, Zurich 2020, fr./angl., 248 p.

CHF 25.–

Commander

Kader Attia

Nicole Schweizer (éd.), avec des textes de Noémie Etienne, Kobena Mercer, et une interview de l’artiste par Monique Jeudy-Ballini et Brigitte Derlon, coédition MCBA, Lausanne / JRP l Ringier, Zurich 2015, fr/angl.

CHF 50.-

Commander

Yael Bartana

Nicole Schweizer (éd.), avec des textes d’Emmanuel Alloa, Nora Alter, Juli Carson et Gil Z. Hochberg, et une interview de l’artiste par Erika Balsom, coédition MCBA, Lausanne, / JRP Ringier, Zurich, 2017, fr/angl.

CHF 50.-

Commander

Julian Charrière. Future Fossil Spaces

Nicole Schweizer (éd.), avec des textes de Amelia Barikin, Rebecca Lamarche-Vadel et Nadim Samman, coédition MCBA, Lausanne / Mousse Publishing, 2014, fr./angl.

Epuisé

Commander

Guillaume Pilet. I WAS BORN TO BE DRAMATIC

Avec un texte de Sabine Rusterholz, et une interview de l’artiste par Nicole Schweizer, éditions MCBA, Lausanne, 2017, fr,

CHF 30.–

Commander

Découvrir la collection