Jean-Baptiste Camille Corot
Fontainebleau – Orage sur les plaines, 1822

  • Jean-Baptiste Camille Corot (Paris, 1796 - 1875)
  • Fontainebleau – Orage sur les plaines, 1822
  • Huile sur papier marouflé sur toile, 20 x 33 cm
  • Acquisition, 1997
  • Inv. 1997-011
  • © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne

Face à la détermination dont leur fils fait preuve, les parents de Corot décident en 1821 de lui allouer une rente annuelle pour lui permettre de débuter sa carrière de peintre. Le jeune artiste entre aussitôt dans l’atelier d’Achille-Etna Michallon auprès duquel il s’initie au paysage classique et commence à travailler en plein air. Suite à la mort précoce de son mentor, Corot poursuit sa formation chez Jean-Victor Bertin, le plus célèbre des paysagistes néo-classiques.

Cette étude à l’huile sur papier a été réalisée dans la forêt de Fontainebleau, à une soixantaine de kilomètres au sud de Paris. Le lieu est épisodiquement parcouru par les peintres dès le XVIIIe siècle, entre autres par Jean-Baptiste Oudry et Simon-Mathurin Lantara, avant d’être, à partir de 1810, progressivement colonisé par les paysagistes en quête de motifs variés et pittoresques. Corot sera parmi les premiers à y travailler régulièrement. Sur le conseil de ses maîtres, il y pratique l’étude sur le motif afin de se constituer un répertoire en vue de la composition de paysages à l’atelier.

Dans Fontainebleau – Orage sur les plaines, l’une de ses toutes premières études, Corot, compose son paysage de manière classique, réservant le tiers inférieur à la terre et les deux tiers supérieurs au ciel, alternant zones d’ombre et de lumière afin de restituer la succession des plans. À gauche, au premier plan, un arbre mort coupe l’horizontalité marquée de la composition, et ajoute un élément dramatique à la scène. Ignorant les majestueuses futaies du Bas-Bréau et le chaos rocheux des gorges d’Apremont qui font l’identité de la forêt de Fontainebleau, Corot réserve ici toute son attention au caractère mouvementé d’un ciel nuageux qu’il traduit à coups de pinceau bien visibles. Cette même année 1810, l’Anglais John Constable regarde lui aussi vers le ciel et dessine plusieurs dizaines d’études de nuages.

Bibliographie

Tobias G. Natter et Franz Smola (éd.), Wolken. Welt des Flüchtigen, cat. exp. Vienne, Leopold Museum, Ostfildern, Hatje Cantz, 2013, p. 114-115.

Paul Lang (dir.), Corot en Suisse, cat. exp. Genève, Musée Rath, Genève, Musées d’art et d’histoire, Paris, Somogy, 2010, n° 30.

Michael Pantazzi, Vincent Pomarède et alii, Corot 1796 | 1875, cat. exp. Paris, Galeries nationales du Grand Palais, Ottawa, Musée des beaux-arts du Canada, New York, The Metropolitan Museum of Art, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1996.