Maurice Denis. Amour

Maurice Denis. Amour

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Camarade d’Édouard Vuillard et de Pierre Bonnard, Maurice Denis (1870-1943) est un peintre et un théoricien incontournable de l’art moderne français au tournant du XXe siècle. L’exposition – la première en Suisse depuis 50 ans – se concentre sur le début de sa carrière. Aux expérimentations plastiques inédites du «Nabi aux belles icônes» succèdent la poésie et la musicalité des œuvres symbolistes, puis la quête tout aussi audacieuse d’un nouveau classicisme. Cette manifestation, qui regroupe près de 90 œuvres, est organisée avec le soutien exceptionnel du musée d’Orsay, et grâce à des prêts en provenance d’Europe et des États-Unis.

Maurice Denis demeure célèbre pour son mot d’ordre, formulé en 1890: «Se rappeler qu’un tableau – avant d’être un cheval de bataille, une femme nue, ou une quelconque anecdote – est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées.» Au- delà de ce manifeste, la richesse de sa production picturale dévoile les ambitions d’une vie entièrement consacrée à l’art, à l’amour et à la spiritualité.

Avec ses camarades de jeunesse, Denis fonde le groupe des Nabis à la fin des années 1880. Surnommé le «Nabi aux belles icônes», il se singularise par sa volonté de créer des images modernes, poétiques et musicales, ancrées dans la nature et dans sa foi chrétienne. Son premier modèle est Fra Angelico, moine-peintre du Quattrocento dont, adolescent, il aspire à imiter la vie ascétique au service de l’art. Pour exprimer ses émotions en peinture, il s’appuie également sur une simplification décorative et une expression synthétique des formes et des couleurs, nourries des exemples de Pierre Puvis de Chavannes, des Primitifs, des estampes japonaises et, surtout, de Paul Gauguin.

Le changement de siècle marque un tournant décisif avec un voyage à Rome en 1898. La révélation des peintures murales de la Renaissance qu’il admire au Vatican confirme Denis dans son orientation vers un «nouveau classicisme». Contre la peinture pure, contre Henri Matisse qui s’impose en 1905 au Salon des Fauves, il dénonce la tyrannie de l’imagination et des instincts qui mène à l’abstraction. Désormais, dans la voie tracée par Paul Cézanne, il poursuit la recherche d’un équilibre entre les sensations et le style, entre modernité et tradition.

Commissaires de l’exposition:
Catherine Lepdor, Conservatrice en chef, MCBA
Isabelle Cahn, Conservatrice générale des peintures, musée d’Orsay

Cette manifestation était organisée avec le soutien exceptionnel du musée d’Orsay, et grâce à des prêts en provenance d’Europe et des États-Unis.

 

L’exposition a bénéficié de l’aide généreuse de

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En vidéo: coulisses du montage

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