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Anne van de Sandt, Les frères Jacques et François Sablet. Collections du Musée des Beaux-Arts de Lausanne, Les Cahiers du Musée des Beaux-Arts de Lausanne n° 19, 2015, n° 13.
Anne van de Sandt et alii, Les frères Sablet (1775-1815). Peintures, dessins, gravures, cat. exp. Nantes, Musées départementaux de Loire-Atlantique, Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, Rome, Palazzo Braschi, Rome, Carte Segrete, 1985, n° 24.
Pendant d’un tableau conservé par le Musée (Portrait de famille avec le Colisée, 1791), cette peinture montre elle aussi un groupe de touristes posant à Rome, dans les jardins Farnèse. On aperçoit en contrebas les arcades de la basilique de Maxence, vaste bâtiment de l’époque impériale. À la fin du XVIIIe siècle, ses bases n’ont pas été dégagées et elle est encore recouverte par la végétation. Nombreux sont les artistes actifs dans la Ville Éternelle qui, à l’instar de Giovanni Battista Piranesi ou de Louis Ducros, en font le sujet principal de leurs vues des plus beaux monuments de l’Antiquité. Sablet quant à lui l’utilise comme un simple élément du décor qui, avec le bas-relief sculpté, les chapiteaux et les colonnes brisées du premier plan, signale discrètement le goût de ses contemporains pour l’archéologie.
L’hypothèse a été avancée que la famille représentée ici puisse être celle d’un aristocrate genevois, le comte Jean de Sellon. En 1791-1792, il se trouve à Rome en compagnie de ses trois filles, Jeanne Victoire, Adélaïde Suzanne et Henriette, âgées entre quinze et douze ans. On sait qu’il acquiert sur place un tableau de Sablet, La mort d’Archimède (1790, collection privée).
Toute la composition, baignée de soleil, respire la simplicité et la tendre humanité qui caractérisent l’œuvre de Sablet. Le père de famille, une badine à la main, est vêtu à la mode de l’Ancien Régime. Ses cheveux sont poudrés et bouclés en rouleaux. Sa redingote en velours rayé a des devants longs et droits et son gilet blanc brodé d’or descend sur ses hanches. Ses filles au contraire suivent la nouvelle tendance : elles portent des robes chemises souples, en mousseline blanche, nouées de larges rubans rose et bleus. L’aînée, assise un crayon à la main, donne la curieuse impression de dessiner le portrait du peintre qui est en train de la représenter.