Gustave Buchet
Sculpto-peinture – abstraite –, 1923-1924

  • Gustave Buchet (Etoy, 1888 - Lausanne, 1963)
  • Sculpto-peinture – abstraite –, 1923-1924
  • Plâtre, peinture à l’huile, 43,8 x 27,5 x 27,5 cm
  • Don de Georgette Buchet, 1970
  • Inv. 1970-020
  • © Gustave Buchet. Familles Bron Bersier Biber

Au début des années 1920, Buchet peint quelques toiles géométriques, dont certaines tendent vers l’abstraction. Parallèlement, il développe des projets dans les arts appliqués (ouverture d’une maison de couture), le théâtre (création de costumes) et la sculpture, qui le ramènent à la tridimensionnalité.

En 1923 et 1924, l’artiste suisse crée plusieurs « sculpto-peintures » en plâtre et peintes à l’huile, dont trois sont parvenues jusqu’à nous. D’autres n’existent plus que par une mention qui les fait connaître ou sont restées à l’état de projet. Certaines sont abstraites, alors que d’autres représentent des objets (maisons, bateaux, arbres) et des paysages fortement stylisés.

Avec Sculpto-peinture – abstraite –, Buchet s’approche au plus près de l’abstraction géométrique. Il propose une traduction tridimensionnelle des principes défendus par la Section d’Or et le purisme de Le Corbusier et Amédée Ozenfant : composition rigoureuse, austère et épurée, géométrisation des formes, application plane de la peinture et palette réduite au blanc, noir et rouge. L’artiste représente une spirale qui se développe en éventail. Volume projeté et surface peinte participent simultanément à cet effet de déploiement dans l’espace, chaque « facette » étant associée à une seule couleur. Ces couleurs, bien que très différentes, s’accordent subtilement entre elles. L’association de formes arrondies et de formes aux arrêtes droites atteint un équilibre parfait. L’œuvre de Buchet oscille ici entre rationalisme et élégance, ordre et harmonie.

En 1919, Buchet avait fait la rencontre d’Alexander Archipenko qui exposait alors à la Librairie Kündig à Genève. S’il a pu voir plusieurs « sculpto-peintures » de l’Ukrainien à cette occasion, ses œuvres s’inscrivent davantage à la suite de la sculpture cubiste d’Henri Laurens. Ce dernier offrait déjà dans les années 1910 des visées constructives à la couleur, l’utilisant comme élément structurant, la couleur contribuant au même titre que la forme à délimiter les plans, à distribuer et à dicter la lumière.

Bibliographie

Erika Billeter, avec la collaboration de Chantal Michetti-Prod’Hom et Verena Villiger, Sculptures du Musée cantonal des Beaux-Arts Lausanne, Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, 1990, p. 80-81.

Jaccard Paul-André (dir.), Gustave Buchet, cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, Aarau, Aargauer Kunsthaus, Paris, Fondation Le Corbusier, 1978, S3, p. 104.