Achrome<br>Piero Manzoni, la peinture sans couleur

Achrome
Piero Manzoni, la peinture sans couleur

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Le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne organisait la première exposition muséale suisse dédiée à Piero Manzoni (1933-1963), artiste majeur de la seconde moitié du XXe siècle.

Centrée sur les Achromes, ces œuvres monochromes blanches auxquelles l’artiste italien travaille pendant les sept années de sa carrière (1957-1963), l’exposition réunissait près de 70 pièces, depuis les très célèbres toiles plissées jusqu’aux dernières œuvres en polystyrène. Malgré la brièveté de sa carrière (il meurt à l’âge de 29 ans), Manzoni a laissé un œuvre fulgurant, qui a fortement influencé nombre d’artistes du groupe Zero, de l’Arte Povera et de l’art conceptuel.

Après des études de philosophie, il s’adonne à la peinture en autodidacte. Sa pratique se précise après avoir vu les monochromes bleus d’Yves Klein qui le fascinent, mais qu’il rejette aussitôt en proposant une approche plus radicale: l’absence même de couleur. Dans une volonté de remise en cause de la surface picturale et de la gestualité psychologique, qui domine dans la peinture informelle et lyrique de l’après-guerre, Manzoni opte pour des interventions a minima et pour des matériaux étrangers à la tradition picturale.

L’artiste met l’accent sur leurs caractéristiques chromatiques, dans une approche volontairement anti-métaphysique et anti-psychologique du monochrome. Il laisse agir les caractéristiques propres aux matériaux, choisis néanmoins pour leur couleur intrinsèque, proche du blanc. La surface du tableau devient une zone de potentialités infinies, comme le souligne un ensemble d’œuvres badigeonnées de chlorure de cobalt qui, en fonction de l’hygrométrie, prennent tour à tour des reflets roses ou bleuté.

Publication

Piero Manzoni. Achrome

Choghakate Kazarian et Camille Lévêque-Claudet (éd.), coédition MCBA, Lausanne / Éditions Hazan, Paris, 2016.

CHF 40.-

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