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Ce portrait peint à Stampa évoque le cadre dans lequel se déroulèrent les quarante dernières années de la vie de Giacometti. Lorsqu’Alberto, le premier de ses quatre enfants, naît en 1901, il est déjà revenu s’installer définitivement dans sa région natale des Grisons, après une formation académique à l’étranger. Sa rencontre avec l’artiste symboliste Giovanni Segantini à Maloja en 1894 l’a convaincu qu’une vie en altitude, au milieu d’une nature hostile mais sublime, dans un quotidien immuable, non seulement n’est pas un obstacle, mais lui permettra de se concentrer sur l’essentiel. Sa femme Annetta et ses enfants dans la maison, les montagnes du Val Bregaglia et les lacs de la Haute-Engadine à l’extérieur suffisent à lui fournir les motifs qui relancent sa traque des jeux de la lumière, sa poursuite de l’atmosphère colorée. En 1909, il écrit : « Le peintre ne voit que des couleurs dans la nature ; or ces couleurs ne restent pas inertes les unes à côté des autres, elles vivent, elles vibrent. »
Ici, Alberto est représenté en buste, plongé dans sa lecture. Vu à contre-jour devant une fenêtre voilée par un rideau derrière lequel on devine un paysage lumineux, son corps et la peau de son visage sont travaillés dans le style de la maturité de Giacometti : ne recherchant désormais que la juste transcription de la sensation visuelle, le peintre s’en tient aux faits observés, à la notation de la couleur locale dans une palette intense et stridente.
Giacometti a repéré très tôt les dons de son fils Alberto. À l’époque de ce portrait, l’adolescent vient de réaliser sa première peinture à l’huile, une nature morte aux pommes, et sa première sculpture, un buste de son frère Diego. Son père lui épargne les corvées, guide son évolution, et il dessine à ses côtés. C’est de ce regard affectueux et exigeant sur un être qui s’engage dans la voie difficile de la création artistique que témoigne ce portrait.
Bibliographie
Paul Müller et Viola Radlach, Giovanni Giacometti 1868-1933. Werkkatalog der Gemälde, Zurich, Schweizerisches Institut für Kunstwissenschaft, 1997, 2 vol., n° 1915.05.
Ce portrait peint à Stampa évoque le cadre dans lequel se déroulèrent les quarante dernières années de la vie de Giacometti. Lorsqu’Alberto, le premier de ses quatre enfants, naît en 1901, il est déjà revenu s’installer définitivement dans sa région natale des Grisons, après une formation académique à l’étranger. Sa rencontre avec l’artiste symboliste Giovanni Segantini à Maloja en 1894 l’a convaincu qu’une vie en altitude, au milieu d’une nature hostile mais sublime, dans un quotidien immuable, non seulement n’est pas un obstacle, mais lui permettra de se concentrer sur l’essentiel. Sa femme Annetta et ses enfants dans la maison, les montagnes du Val Bregaglia et les lacs de la Haute-Engadine à l’extérieur suffisent à lui fournir les motifs qui relancent sa traque des jeux de la lumière, sa poursuite de l’atmosphère colorée. En 1909, il écrit : « Le peintre ne voit que des couleurs dans la nature ; or ces couleurs ne restent pas inertes les unes à côté des autres, elles vivent, elles vibrent. »
Ici, Alberto est représenté en buste, plongé dans sa lecture. Vu à contre-jour devant une fenêtre voilée par un rideau derrière lequel on devine un paysage lumineux, son corps et la peau de son visage sont travaillés dans le style de la maturité de Giacometti : ne recherchant désormais que la juste transcription de la sensation visuelle, le peintre s’en tient aux faits observés, à la notation de la couleur locale dans une palette intense et stridente.
Giacometti a repéré très tôt les dons de son fils Alberto. À l’époque de ce portrait, l’adolescent vient de réaliser sa première peinture à l’huile, une nature morte aux pommes, et sa première sculpture, un buste de son frère Diego. Son père lui épargne les corvées, guide son évolution, et il dessine à ses côtés. C’est de ce regard affectueux et exigeant sur un être qui s’engage dans la voie difficile de la création artistique que témoigne ce portrait.