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Se déclinant essentiellement au moyen de la performance, élaborée en réponse à des situations et des lieux donnés, la pratique de Rochat consiste, comme elle l’a formulé en 2020 « à faire l’expérience sensible du déplacement, de l’inconfort, de l’exotique, du dérangeant ou de l’étonnant puis de chercher à en restituer la substance dans une forme incarnée dans un corps, généralement le mien ». Diplômée de l’ÉCAL (2004 2008) et aujourd’hui basée à Berlin, l’artiste a effectué de nombreux séjours de recherche en Asie et en Amérique du Sud, élaborant ses performances en réaction aux lieux visités.
Si elle réalise certaines performances en live face à un public, Rochat en effectue d’autres en solitaire, dont seule la captation vidéo restitue la trace. Ainsi du cycle de performances réalisées sous le nom de son alter ego, Doris Magico, qui consistent en des actions simples, le plus souvent brèves, réalisées en solo et captées en plan fixe. L’artiste initie cette série en 2009 avec des performances réalisées à Lausanne et la clôt dans la même ville une décennie plus tard. Dans l’intervalle, différents chapitres se succèdent au gré de ses déplacements, de l’Inde à la Chine, que ce soit dans l’immensité de la région du lac Qinghai, ou dans le contexte urbain de Chongquing comme c’est le cas dans cette série de six vidéos.
Celle-ci est réalisée alors que l’artiste séjourne durant un mois à Chongqing, accompagnée du réalisateur François Bovy et de la traductrice Yang Zhang. À travers le personnage de Doris Magico qui s’adonne à diverses actions (se tenir en équilibre au bord d’un mur, des casques d’ouvrier sur la tête ; traverser le Yangtzé à la nage ; danser dans des toiles de paillage, etc.), Rochat pose un regard poétique sur la mégalopole chinoise, explorant le rapport entre l’humain et son environnement. Que ce soit sous son nom d’artiste ou celui de son alter ego, Rochat / Doris Magico se frotte au monde pour en éprouver les résistances et les possibles, tout en testant sa propre endurance. Le corps de l’artiste devient l’instrument qui lui permet d’être à la fois à l’écoute du monde et de se mettre en résonance avec lui.
Bibliographie
Nicole Schweizer (éd.), Anne Rochat. In Corpore, Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, art&fiction, 2020.
Se déclinant essentiellement au moyen de la performance, élaborée en réponse à des situations et des lieux donnés, la pratique de Rochat consiste, comme elle l’a formulé en 2020 « à faire l’expérience sensible du déplacement, de l’inconfort, de l’exotique, du dérangeant ou de l’étonnant puis de chercher à en restituer la substance dans une forme incarnée dans un corps, généralement le mien ». Diplômée de l’ÉCAL (2004 2008) et aujourd’hui basée à Berlin, l’artiste a effectué de nombreux séjours de recherche en Asie et en Amérique du Sud, élaborant ses performances en réaction aux lieux visités.
Si elle réalise certaines performances en live face à un public, Rochat en effectue d’autres en solitaire, dont seule la captation vidéo restitue la trace. Ainsi du cycle de performances réalisées sous le nom de son alter ego, Doris Magico, qui consistent en des actions simples, le plus souvent brèves, réalisées en solo et captées en plan fixe. L’artiste initie cette série en 2009 avec des performances réalisées à Lausanne et la clôt dans la même ville une décennie plus tard. Dans l’intervalle, différents chapitres se succèdent au gré de ses déplacements, de l’Inde à la Chine, que ce soit dans l’immensité de la région du lac Qinghai, ou dans le contexte urbain de Chongquing comme c’est le cas dans cette série de six vidéos.
Celle-ci est réalisée alors que l’artiste séjourne durant un mois à Chongqing, accompagnée du réalisateur François Bovy et de la traductrice Yang Zhang. À travers le personnage de Doris Magico qui s’adonne à diverses actions (se tenir en équilibre au bord d’un mur, des casques d’ouvrier sur la tête ; traverser le Yangtzé à la nage ; danser dans des toiles de paillage, etc.), Rochat pose un regard poétique sur la mégalopole chinoise, explorant le rapport entre l’humain et son environnement. Que ce soit sous son nom d’artiste ou celui de son alter ego, Rochat / Doris Magico se frotte au monde pour en éprouver les résistances et les possibles, tout en testant sa propre endurance. Le corps de l’artiste devient l’instrument qui lui permet d’être à la fois à l’écoute du monde et de se mettre en résonance avec lui.