Gustave Buchet
L’Esprit nouveau, 1925/1928

  • Gustave Buchet (Etoy, 1888 - Lausanne, 1963)
  • L’Esprit nouveau, 1925/1928
  • Huile sur toile, 81 x 116 cm
  • Acquisition, 2011
  • Inv. 2011-207
  • © Gustave Buchet. Familles Bron Bersier Biber

Les titres des premiers chapitres d’Après le cubisme (1918) disent les interrogations de Charles-Édouard Jeanneret (Le Corbusier) et d’Ozenfant au sortir de la Première Guerre mondiale : « Où en est la peinture ? », « Où en est la vie moderne ? ». Le purisme, dont ils se font les promoteurs, ouvre des voies nouvelles en s’inspirant de la mécanisation et en intégrant la standardisation, l’exactitude et l’économie dans le processus de création. Ordre et rigueur sont les maîtres mots. Les œuvres sont conçues comme des « équations » où s’imposent règle, rythme et précision. Afin de diffuser leurs idées, Ozenfant et Le Corbusier fondent en 1920, avec l’écrivain et critique littéraire belge Paul Dermée, la revue internationale L’Esprit nouveau.

Par son titre, l’œuvre de Buchet rend hommage à la publication éponyme et marque le ralliement de l’artiste à l’esthétique puriste. Les lettres et le chiffre font référence à la 16e livraison de L’Esprit nouveau ; ils rappellent aussi le rôle joué par les signes typographiques dans l’espace cubiste. La dynamique des formes, née du télescopage de lignes droites et courbes, s’inscrit, elle, dans le prolongement de la réflexion sur le mouvement amorcée par Buchet dès sa confrontation avec le futurisme. Cette dynamique vient tempérer la sévérité et l’austérité puriste, tout comme la palette harmonieuse de tons roux et gris, nuancée de roses, verts et blancs. Le pinceau se fait par endroits moins rigoureux, la ligne ne vient plus systématiquement cerner les formes, et le passage d’une couleur à une autre est parfois traité en dégradé. Ce retour de nuance et d’élégance contribue à singulariser l’œuvre de Buchet.

Cette œuvre est présentée lors de la première exposition personnelle de Buchet à Paris en 1926, chez Colette Weil, Galerie Mantelet, et figure sur le carton d’invitation. Retravaillée après l’exposition, elle sera datée « 1928 » par l’artiste.

Exposé actuellement

La collection

Bibliographie

Léger et l’Esprit moderne, cat. exp. Paris, Musée d’art moderne de la ville de Paris, Houston, Museum of fine arts, Genève, Musée Rath, 1982.

Jaccard Paul-André (dir.), Gustave Buchet, cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, Aarau, Aargauer Kunsthaus, Paris, Fondation Le Corbusier, 1978.

Gérard Buchet, Gustave Buchet, Lausanne/Paris, La Bibliothèque des arts, 1964.