Bibliographie
William Hauptman, Michel Clément-Grandcour, Charles Gleyre et la Suisse romande, cat. exp. Lausanne, Musée historique de Lausanne, 1994, cat. 659.
Catherine Lepdor (dir.), Charles Gleyre. Le génie de l’invention, cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, 2006 – 2007, Milan, 5 Continents Editions, 2006, p. 99-105, cat. 154.
William Hauptman, Charles Gleyre 1806-1874. I Life and Works. II Catalogue raisonné, Princeton, N.J., Princeton University Press et Zurich, Institut suisse pour l’étude de l’art, 1996, n° 659.
Ce portrait est peint dans la veine réaliste et la tradition du portrait bourgeois inaugurée par Jean-Auguste-Dominique Ingres avec le Portait de monsieur Bertin (1832, musée du Louvre). Il représente le pasteur vaudois Jean-Jacques Marquis (1799-1863), ami d’enfance du théologien Alexandre Vinet. Comme ce dernier, Marquis entre en rébellion contre les radicaux lorsque ceux-ci, à l’heure de la Révolution vaudoise de 1845, s’en prennent à l’autonomie de l’Église. Il est démis de ses fonctions et participe en 1847 à la fondation de l’Église libre à Montreux, devenant un de ses prédicateurs les plus réputés.
De caractère sociable, Marquis accueille de nombreux acteurs de la vie culturelle suisse romande dans son château du Châtelard à Montreux. Parmi ceux-ci, Charles Gleyre, lors de ses séjours en Suisse, et l’écrivain Juste Olivier. C’est ce dernier qui, soucieux de procurer des commandes au peintre, lui demande de portaiturer leur ami Marquis, en séjour à Paris pour visiter l’Exposition universelle. Les séances de pose ont lieu dans l’appartement d’Olivier, place des Vosges.
Marquis est représenté assis devant une paroi tendue de damas rouge aux motifs de grenade contrastant avec le vert d’une nappe recouvrant une table de travail. Sur celle-ci, on voit une pile d’ouvrages qui signifient sa qualité de lettré, parmi lesquels on distingue un volume de Vinet, mort quelques années auparavant, et la seconde édition des Chansons lointaines, recueil de poésie d’Olivier illustré d’un portait de l’auteur par Gleyre. Le négligé d’un foulard bigarré sortant de sa poche contraste agréablement avec la sévérité de l’habit noir du pasteur.