Bibliographie
Silvie & Chérif Defraoui – Archives du Futur, catalogue raisonné numérique : https://archives-du-futur.ch/, Vufflens-le-Château, Association Archives du Futur Defraoui, 2021, cat. 61.
Document sans titre [retranscription non publiée d’un entretien public entre Chérif Defraoui et Jörg Zütter, 1993], archives du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, dossier d’artiste « Silvie et Chérif Defraoui ».
Jörg Zutter, Préludes. Œuvres d’artistes contemporains de la région lémanique, cat. exp. Lausanne, Musée Arlaud, Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, 1995.
Dès 1975, Silvie et Chérif Defraoui travaillent en commun à un projet au long cours, intitulé Archives du futur, décliné sous différentes formes (installations, vidéos, photographies, etc.). Après la disparition de Chérif Defraoui en 1994, Silvie Defraoui poursuit seule ce projet, auquel elle travaille aujourd’hui encore. Si chacune des œuvres produites dans ce contexte affirme son autonomie et sa singularité, l’ensemble, tel un réseau d’idées, forme un discours sur la question de l’image.
S’inscrivant dans ces recherches et faisant suite à d’autres œuvres portant sur les signes de l’écrit (Orientation, 1987 ; Algèbre, 1989), Zénith constitue une réflexion sur le caractère décoratif de l’écriture. De taille similaire, chacune des dix-sept toiles rectangulaires qui constituent l’installation arbore, en noir sur blanc, une inscription à première vue dénuée de sens. Il s’agit en fait de mots dont la partie inférieure a été coupée horizontalement. L’écriture révèle par cette omission son potentiel symbolique et ornemental.
Le vocabulaire choisi est celui de la mer, afin d’établir un dialogue avec le lieu où l’installation fut présentée pour la première fois, la Villa Croce à Gênes. Les toiles y étaient réparties autour d’une porte offrant une perspective sur la Méditerranée. Cette installation peut cependant être transposée dans un contexte différent, comme une salle de musée, où les fragments, sans référent direct, s’apparente d’autant plus aux éléments d’un rébus. Les artistes ont ainsi imaginé un dispositif de répartition sur un mur d’un seul tenant de 9 mètres de large. Disposées en un rythme régulier (4-3-3-3-4), les toiles s’alternent sur le mur en cinq lignes, comme autant d’horizons potentiels, selon une géométrie sémantique. Ainsi, « aurore » s’équilibre par « crépuscule », « vertical » par « horizontal », les mots « rouge », « jaune » et « bleu » formant la ligne centrale.