Jean-Pierre Saint-Ours
Esquisse pour Les Mariages germains, entre 1784 et 1786

  • Jean-Pierre Saint-Ours (Genève, 1752 - 1809)
  • Esquisse pour Les Mariages germains, entre 1784 et 1786
  • Huile sur papier, 23 x 36,5 cm
  • Don de James Audéoud, 1841
  • Inv. 1130
  • © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne

Formé à Paris, le Genevois Saint-Ours remporte le Prix de Rome en 1780. Étranger et réformé, les portes de l’Académie de France lui demeurent fermées. C’est donc en indépendant qu’il s’établit dans la cité papale pour un séjour d’une douzaine d’années.

 

Pendant son séjour romain, Saint-Ours peint trois tableaux monumentaux : Le Choix des enfants de Sparte, d’après Plutarque (1785-1786, Genève, Musée d’art et d’histoire), Les Mariages germains, d’après Tacite (1786-1788, Kunst Museum Winterthur / Reinhart am Stadtgarten) et Les Jeux olympiques, d’après l’Émile de Jean-Jacques Rousseau (1786-1791, Genève, Musée d’art et d’histoire). Ces toiles font sensation lorsqu’elles sont exposées en 1791 au Salon de la Liberté à Paris. L’illustration des mœurs antiques ayant inspiré l’idéal révolutionnaire, les architectures dépouillées et le naturel des attitudes s’inscrivent dans la meilleure expression du projet néoclassique.

 

Dans cette petite ébauche pour Les Mariages germains, Saint-Ours prépare la partie centrale du sujet. Le peintre s’attache ici à la célébration de l’hymen, un thème qui connaît une grande fortune dans les années qui précèdent la Révolution. Contrairement aux usages romains, c’est le mari qui apporte la dot à son épouse. On le voit représenté au centre alors que, descendu de son cheval, il se penche sur la main de sa bien-aimée. À gauche, la table du banquet est déjà dressée. Dans la version finale, Saint-Ours développera la partie droite de la composition, en ajoutant la suite du fiancé, formée d’un troupeau de vaches, d’amis et de musiciens.

Bibliographie

Anne de Herdt, « Jean-Pierre Saint-Ours (1752-1809). Une esquisse dessinée pour les Mariages germains », in Bericht über die Tätigkeit des Eidgenossischen Kommission des Gottfried Keller-Stiftung 1997 bis 2000, 2001, p. 17-20.

 

Peter Wegmann (dir.), L’esprit d’une collection. De Caspar David Friedrich à Ferdinand Hodler. Fondation Oskar Reinhart, Winterthour, cat. exp. Genève, Musée Rath, Francfort-sur-le Main/Leipzig, Insel Verlag, 1994, n° 12.

 

Franz Zelger, Stiftung Oskar Reinhart Winterthur, Band I : Schweizer Maler des 18. und 19. Jahrhunderts, Zurich, Orell Füssli Verlag, 1977, n° 136.