Ferdinand Hodler
Étude pour Unanimité, 1911/1912

  • Ferdinand Hodler (Berne, 1853 - Genève, 1918)
  • Étude pour Unanimité, 1911/1912
  • Huile sur toile, 90,5 x 64,7 cm
  • Dépôt à long terme d'une collection particulière, 2007
  • Inv. 2007-009
  • © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne

En Suisse, la mise en place d’une politique nationale des beaux-arts dans les années 1880-1890 se traduit par des commandes de la Confédération pour des bâtiments emblématiques. Paradoxalement, les polémiques soulevées entre 1897 et 1900 par la décoration confiée à Hodler pour le Musée national à Zurich – la Retraite de Marignan – contribuent à établir la renommée du peintre à l’étranger.

À Hanovre, on s’adresse à l’artiste suisse pour la réalisation d’une fresque murale destinée à orner la Salle du Conseil du Nouvel Hôtel de Ville. Le thème imposé est l’adhésion à la Réforme de 1533. Einmütigkeit [Unanimité] est achevé en mai 1913. La proposition à laquelle Hodler a abouti après deux ans de travail est spectaculaire dans la virulence de ses coloris. C’est surtout l’affirmation la plus rigoureuse de sa conception du parallélisme : une frise compacte d’hommes aux bras levés se répartit symétriquement autour de Dietrich Arnsborg, l’orateur qui prête serment une main sur le cœur. Peinte à Genève, la composition de 5 mètres de haut sur 15 mètres de long a été réalisée sur trois toiles. Le nombre d’esquisses et d’études au crayon sur papier ou calque (quelque deux-mille) est proportionnel au gigantisme du projet ; celui des ébauches peintes pour des figures de face, de demi-profil, le bras levé, le dos cambré, est tout aussi impressionnant (septante-cinq).

Cette étude peinte pour le troisième conjuré depuis la droite présente l’intérêt d’être autographe, d’autres ébauches ayant été réalisées par Hodler en collaboration avec ses aides. On y observe les traces d’une mise au carreau. Le poteau qui a servi au modèle pour le soutien du bras levé est encore visible. Le pourtour de la figure est tracé en noir avec assurance malgré la complexité de la pose de dos en contrapposto. Le coloris, sonore, s’affirme par les accents en jaune posées sur des fonds d’orange et de rose.

Bibliographie

Oskar Bätschmann et Paul Müller (dir.), Ferdinand Hodler. Catalogue raisonné der Gemälde, Band 3 : Die Figurenbilder, Zurich, Scheidegger & Spiess, Zurich/Lausanne, Institut suisse pour l’étude de l’art, 2017, vol. 2, n° 1568.

Bernhard von Waldkirch (dir.), Ferdinand Hodler. Zeichnungen der Reifezeit 1900-1918, cat. exp. Zurich, Kunsthaus Zürich, 1992, p. 166-215.