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La collectionBibliographie
Iwona Blazwick (éd.), William Kentridge, cat. exp. Londres, Whitechapel Gallery, Humlebaek, Louisiana Museum of Modern Art, Salzburg, Museum der Moderne, Manchester, Whitworth Art Gallery, University of Manchester, 2016.
Mark Rosenthal (éd.), William Kentridge. Five Themes, cat. exp. San Francisco, San Francisco Museum of Modern Art, West Palm Beach, Fort Worth, Modern Art Museum, Norton Museum of Art, New York, Museum of Modern Art, Vienne, Albertina, Jérusalem, Israel Museum, Amsterdam, Stedelijk Museum, New Haven et Londres, Yale University Press, 2009.
Rosalind E. Krauss (éd.), William Kentridge, Cambridge/MA, The MIT Press, October Files, 2007.
Kentridge grandit dans une Afrique du Sud marquée par le régime de l’apartheid (1948-1991). Formé non seulement aux beaux-arts et au théâtre mais aussi aux sciences politiques et aux études africaines, il a toujours donné à son œuvre un caractère politique prépondérant – car l’art, à ses yeux, ne peut être que politique.
Il réalise son premier film d’animation en 1989 (Johannesburg, 2nd Greatest City after Paris) et pose les fondements de son esthétique : dessins réalisés au fusain, un matériau poudreux qui s’efface facilement et enregistre toute trace ; illusion du mouvement donnée non par la succession chronologique d’images mais par l’évolution d’un motif redessiné plusieurs fois sur la même feuille ; importance de la bande sonore. Kentridge réalise aussi des estampes, des performances et des sculptures ; les médiums se répondent entre eux à travers son œuvre.
Lexicon reprend ainsi, à l’instar d’autres séries de petites sculptures en bronze comme Promenade II (2002), certains motifs et idées de ses œuvres précédentes, elles-mêmes nées dans ses carnets. On retrouve par exemple le nez de l’opéra The Nose mis en scène en 2010, une tête tirée de la frise Triumphs and Laments (2016) et la figure récurrente du cheval. Ces « glyphes sculpturaux », selon l’artiste, autrement dit des caractères typographiques, forment un lexique de signes « kentridgiens ». Leur visée est universelle : aux autoréférences se mêlent de nombreux souvenirs et influences de cultures et d’époques différentes (des ornements mexicains et une tête ghanéenne vus dans des musées, mais aussi l’évocation de Pablo Picasso, Alberto Giacometti, Salvador Dalí,…). Chacun peut s’approprier et interpréter ces signes comme il l’entend, et inventer son propre langage. Alors que ces silhouettes en bronze semblent à jamais figées, en contradiction apparente avec les formes toujours en évolution que Kentridge dessine, le mouvement réapparaît grâce au jeu d’une multitude de combinaisons.