Exposé actuellement
La collectionBibliographie
Mieczysław Porębski, Tadeusz Kantor. Conversation, Toulouse, Presses universitaires du Midi, 2015.
Heike Munder (éd.), Tadeusz Kantor, cat. exp. Zurich, Migros Museum für Gegenwartskunst, Zurich, JRP Ringier, 2008.
Yves Aupetitallot et Catherine Lepdor (éd.), Inside the Sixties : g.p. 1.2.3. Le Salon international de galeries-pilotes à Lausanne 1963, 1966, 1970, cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, 2002.
Artiste plasticien et auteur de happenings, Kantor est aussi une figure majeure du théâtre expérimental polonais, à la fois comme scénographe, metteur en scène et auteur. En 1955, il est un des fondateurs du théâtre d’avant-garde Cricot 2 et, en 1957, il fédère des artistes réfractaires à la doctrine du réalisme socialiste autour du Second Groupe de Cracovie. Dès la fin des années 1950, il est présent sur la scène artistique internationale (documenta 2 et 6 à Cassel, 15e Biennale de Venise, 9e Biennale de São Paulo, etc.)
L’utilisation d’objets détournés de leur fonction pratique est une constante dans le travail de Kantor. Dès le début des années 1960, il emballe des objets de la vie quotidienne ou ayant un lien avec la mémoire privée – valises, lettres, parapluies – et les rassemble sous le terme Emballage. Le titre de l’œuvre conservée au Musée, Multipart (contraction entre « multiplication » et « participation »), a été donné a posteriori à la série dont elle fait partie. Elle est le résultat d’un happening du même nom organisé par Kantor à la Galeria Foksal à Varsovie en février 1970. Quarante œuvres identiques réalisées d’après les instructions de l’artiste sont alors exposées. Elles consistent en un parapluie ouvert, écrasé et collé sur une toile, le tout peint en blanc, et sont intitulées Parapluie-emballage. Le contrat d’achat stipule que les propriétaires sont autorisés à écrire sur la toile, à y faire des trous ou à la brûler, à la vendre ou à spéculer avec, bref, à la traiter à leur guise pour autant qu’elle soit ensuite mise à disposition de l’artiste afin d’être ré-exposée après usage. Vingt-cinq d’entre elles seront ainsi présentées en février 1971 à Varsovie. L’exemplaire lausannois, offert au Musée par la Galeria Foksal lors du 3e Salon international de galeries-pilotes, n’y figure pas, puisqu’il fait déjà partie alors des collections, arrêté à mi-chemin dans son processus performatif.