Bibliographie
Cécile Bertan, Daniel Marchesseau et alii, Renoir, cat. exp. Martigny, Fondation Gianadda, 2014, p. 173.
Michael Raeburn (éd.), Renoir, cat. exp. Londres, Hayward Gallery, Paris, Galeries nationales du Grand Palais, Boston, Museum of Fine Arts, Paris, RMN, 1985.
Au début des années 1860, la peinture de paysage est pour le jeune Renoir l’occasion de pratiquer son art en plein air. En compagnie de Claude Monet, Frédéric Bazille et Alfred Sisley – ses camarades de l’atelier de Charles Gleyre –, il peint ses premières toiles sur le motif dans la forêt de Fontainebleau, au sud-est de Paris. Après s’être émancipé des modèles de Gustave Courbet et des peintres de l’école de Barbizon (Jean-François Millet, Théodore Rousseau), il trouve sa voie aux côtés des futurs impressionnistes. En 1869, à la Grenouillère, célèbre établissement de canotage, de bain et de divertissements aux portes de la capitale française, il expérimente en compagnie de Monet l’utilisation de couleurs vives, la restitution de la lumière et des ombres changeantes. Si Monet opte pour le rendu de la diffraction de la lumière par touches juxtaposées, chez Renoir la lumière se fait plus enveloppante, les coups de pinceaux plus moelleux.
C’est par cette touche douce et unifiée, comme aquarellée, que le peintre se plaît à décrire la nature chatoyante de Paysage, le lac. Dans ce tableau, œuvre d’un artiste pourtant adepte des scènes de genre et des paysages habités par l’homme, pas d’histoire, pas d’anecdote. Le peintre se concentre sur la nature, sur la restitution de la lumière circulant à travers les feuillages et les herbes hautes ainsi que sur les rapports entre les différentes tonalités de vert et les couleurs plus chaudes. Ici, ni nature domestiquée ni cheminées d’usines pointant à l’horizon comme chez Monet ou chez Camille Pissarro, mais un paysage atemporel, rendu dans une palette plus réduite et plus sourde, caractéristique de nombre de ses œuvres de petit format à partir de 1888.