Flavio Paolucci
Peinture objet, 1983

  • Flavio Paolucci (Torre, 1934)
  • Peinture objet, 1983
  • Bois, couleur, papier, 235 x 360 x 50 cm
  • Acquisition, 1987
  • Inv. 1987-012
  • © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne
    © Flavio Paolucci

Formé dans différents écoles et ateliers à Lugano, Locarno et Milan entre 1949 et 1957, Paolucci subit, au début de sa carrière, l’influence du tachisme parisien et des courants néo-dadaïstes, puis brièvement du Pop Art. Il est en outre marqué, en 1964, par la découverte du désert marocain. Au cours de cette première période de création, il s’intéresse déjà à la représentation de la relation entre l’être humain et la nature. Cette méditation perdurera dans son œuvre où, dans un langage plus abstrait, les motifs de la feuille, de la branche et de la pierre évoqueront le fragile équilibre du domaine vivant.

Vers 1973-1974, Paolucci commence à utiliser des ressources végétales, comme des branches. Créée dans une forêt, près de Biasca, Innesto (1974) sera une œuvre charnière : l’artiste a inséré des scions dans un frêne coupé à 1 m de hauteur et la notion de « greffe » devient alors fondamentale dans son travail. Il se situe désormais dans la marge de l’Arte povera, notamment d’un Giuseppe Penone, lui aussi sensible aux rapports entre l’homme et son environnement.

Peinture objet est une œuvre représentative du corpus que Paolucci développe dans les années 1980. Il y associe des éléments dessinés ou manufacturés et des éléments naturels, parfois trouvés, ou sommairement transformés (avec de la couleur notamment). Le bâton reposant sur un volume en bois affleurant à la surface du cadre est placé parallèlement au mur, de manière à faire écho à la pente dans le dessin central. Une maison, motif récurrent chez Paolucci, est parée de formes évoquant une corne et des feuilles. Elle est en partie dissimulée par un fragment de papier imitant la roche, tandis que quatre sphères rondes dévalent le versant à toute allure – leur vitesse est suggérée par les traces de fusain. Peinture objet déploie toute une gamme de relations ludiques possibles entre nature et culture, réalité et artificialité.

Bibliographie

Elio Schenini (éd.), Flavio Paolucci : dai sentieri nascosti. 1989-2013, cat. exp. Lugano, Museo Cantonale d’Arte, 2014 (Binding Sélection d’Artistes no 53).

Flavio Paolucci, cat. exp. Locarno, Casa Lusca, 1993.

Flavio Paolucci, Flavio Paolucci, cat. exp. Paris, Centre culturel suisse, Zurich, Pro Helvetia, 1987 (Collection Cahiers d’Artistes 1987).