Alain Huck
Sans titre, 1989

  • Alain Huck (Vevey, 1957)
  • Sans titre, 1989
  • Laque synthétique sur toile, 134 x 295 cm
  • Acquisition de la Commission cantonale des activités culturelles, 2001
  • Inv. 2001-021
  • © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne

À l’École cantonale d’art de Lausanne entre 1982 et 1986, Huck subit l’influence du courant néo-géo. Il est également marqué par ses professeurs Jean Otth et Janos Urban. La notion d’image et le caractère mystérieux de la représentation l’intriguent déjà. Il pratique ainsi une abstraction géométrique, en cherchant toujours à conserver un rapport à la réalité, par exemple à travers l’utilisation d’éléments préexistants, le volume potentiel de formes planes ou encore la rugosité ou la ductilité de la matière. Il crée à cette époque des sculptures et des peintures, souvent des entre-deux, sans observer de principe directeur sinon celui d’explorer toutes les pistes que lui suggèrent les matériaux.

L’idée de cette œuvre est née du relevé d’un toit en béton, d’après la photographie d’un petit édifice : la mise à plat du couvert amène l’artiste à inventer des formes géométriques bidimensionnelles qui pourraient, en étant pliées à certains endroits, prendre du volume. Huck réalise plusieurs peintures sur ce principe. Il les envisage presque comme des objets – en soi et possiblement. La laque noire recouvre ici la quasi totalité du recto de la toile, laissant quelques rares zones en réserve. Elle est densité mais non surcharge, elle est occupation presque liquide du support mais non recouvrement.

Cette série de peintures s’ajoute à un corpus déjà hétéroclite d’œuvres, peu de temps avant qu’Huck ne trouve dans le dessin son médium de prédilection, plus libre et plus rapide. Dès le début des années 1990, la série Nouvel ordre for you and me (1992) et l’archive Vite soyons heureux il le faut je le veux (1993-2007, Fonds municipal d’art contemporain, Genève) font preuve du foisonnement narratif qu’il mettra en œuvre en changeant de technique. Dans le dessin, l’artiste fera preuve de la même exploration insatiable des possibilités matérielles du médium, toujours sans désir de virtuosité.

Bibliographie

David Lemaire, Alain Huck. La symétrie du saule, Genève, Musée d’art moderne et contemporain, 2015.

Julie Enckell Julliard (éd.), Alain Huck, Vevey, Musée Jenisch, Zurich, JRP Ringier, 2006.

Jérôme Baratelli et Marie-Claude Jequier, Alain Huck. Autre chose encore, cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne Placette, 1990.