Julian Charrière
We Are All Astronauts, 2013

  • Julian Charrière (Morges, 1987)
  • We Are All Astronauts, 2013
  • 13 globes terrestres, en verre, plastique et bois, base en acier avec panneau MDF, poussière récoltée de la surface des globes frottés avec un papier de verre, env. 150 x 320 x 160 cm
  • Acquisition, 2015
  • Inv. 2015-186
  • © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne

We Are All Astronauts est l’une des premières œuvres réalisées par Charrière après ses études auprès d’Olafur Eliasson à l’Institut für Raumexperimente à Berlin (2013). Elle peut se lire rétrospectivement comme un condensé prémonitoire du terrain d’expérimentation futur de l’artiste, à savoir le globe terrestre, qu’il va explorer jusque dans ses extrêmes, des paysages dévastés entourant Tchernobyl aux îles Marshall, des pôles au désert de l’Atacama.

L’installation emprunte son titre à une phrase de Richard Buckminster Fuller, architecte, designer et écrivain visionnaire américain, publiée dans son ouvrage Operating Manual For Spaceship Earth (1969) : « Nous sommes tous des astronautes sur un petit vaisseau spatial nommé Terre. » Elle est composée de treize globes terrestres abrasés suspendus en l’air, qui semblent flotter au-dessus d’une table. Les mappemondes, de tailles et de matériaux divers, datent de 1890 à 2011, et l’artiste a poncé leurs contours géopolitiques successifs et changeants jusqu’à ce que les territoires soigneusement dessinés disparaissent de leur surface. Pour ce faire, il a créé un « papier de verre international » avec des échantillons minéraux provenant de tous les pays reconnus par l’Organisation des Nations Unies, un reste d’une œuvre précédente, Monument – Sedimentation of Floating Worlds (2013), dans laquelle il avait coulé un mélange de ces échantillons et de ciment de manière à créer une colonne rectangulaire, sorte de représentation abstraite et synthétique du monde.

Dans We Are All Astronauts, la poussière créée par le ponçage s’est doucement déposée sur la table au-dessous de chacun des globes, créant des cartographies nouvelles, encore à définir, paysage de couleur abstrait et fragile.

Bibliographie

Dehlia Hannah (éd.), Julian Charrière. Towards No Earthly Pole, cat. exp. Lugano, MASI, Aarau, Aargauer Kunsthaus, Dallas, Dallas Museum of Art, Milan, Mousse Publishing, 2020.

Ziba Ardalan (éd.), Julian Charrière. For They That Sow the Wind, cat. exp. Londres, Parasol Unit Foundation for Contemporary Art, 2016.

Nicole Schweizer (éd.), Julian Charrière. Future Fossil Spaces, cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, Milan, Mousse Publishing, 2014.